La fraude sur le réseau lyonnais représente un manque à gagner de 11 millions d’€ par an, "une somme qui correspond à plus de 100 millions d’€ d’investissement qui ne pourront se réaliser ", selon Bernard Rivalta, président du Sytral. Dans un contexte où certains n’hésitent pas à revendiquer la gratuité des transports en commun, Keolis et le Sytral combinent leur force pour que les usagers valident leurs titres de transport préalablement achetés. Après avoir fait passer le niveau de fraude dans le métro de 14 à 6,5 %, grâce à l’installation des accès contrôlés, les deux partenaires souhaitent aller plus loin. En particulier grâce à l’utilisation d’un logiciel permettant de calculer le taux d’accolement, c’est-à-dire la différence entre le taux de passage et le taux de validation.

Les conducteurs impliqués

Ils souhaitent aussi obtenir de meilleurs résultats dans les autres modes. Car le taux de fraude est aujourd’hui de 13 % sur les tramways et de 15 % sur les bus. Outre une campagne de communication déclinée sous le mode humoristique, les mesures consistent en l’annonce sonore de contrôle dans les bus quelques arrêts plus loin. Egalement vont être mis en place des contrôleurs en civil à bord des véhicules et des journées de mobilisation générale de l’entreprise. Déjà, entre août 2012 et août 2013, le nombre de passagers contrôlés a augmenté de 15 %. Notamment, ils proposent aux conducteurs du réseau de travailler en alternance à la conduite et au contrôle. Sous la forme du volontariat, les intéressés passent des entretiens et suivent une formation interne de 10 jours pour obtenir l’attestation d’assermentation, validée par le Tribunal de Grande Instance. L’ensemble de ces mesures est censé accélérer la conquête de l’objectif des 8 % de fraude au global.

SPOT:

A Tours, un mois après le lancement du tramway, plus de 80 conducteurs sont en grève à l'appel de la CFDT - qui représente environ 20% du personnel de conduite du réseau Fil Bleu - depuis treize jours. Ce mouvement de grève d'une heure est observé en période de pointe le matin et le soir sur les lignes 2, 10, 5 et 4. Cette grève reconductible n’affecte toutefois ni les rotations du tram ni les lignes scolaires.

La CFDT dénonce une dégradation du service aux heures de pointe, avec des retards de dix à trente minutes. Selon le syndicat, ces difficultés sont apparues en juillet avec la mise en place du nouveau réseau. La CFDT réclame un allongement des temps de battement en bout de ligne afin de rattraper les retards depuis la mise en place du nouveau réseau lié à l'arrivée du tram.

Pour le moment, la direction refuserait d'allonger ces temps de battement. Une commission doit analyser mi-octobre l’ensemble des lignes. Les conclusions devraient aboutir à des aménagements début novembre. Une échéance jugée trop tardive pour les membres de la CFDT. Des dysfonctionnements de la billettique sont aussi apparus.

Iveco Bus présentera une offre Euro VI à priori complète à Busworld Courtrai. Après avoir dévoilé l'Urbanway, le successeur du Citelis, à l'UITP de Genève, voici le tour des nouvelles versions de l'interurbain et du scolaire, Crossway et de l'autocar, Magelys, à l'occasion du salon de Courtrai.

Le Crossway comme le Magelys arboreront les nouvelles faces avant et des nouvelles calandres restylées autour du logo Iveco. Une version 13 m, et 63 places du Crossway en version scolaire, seront introduites dans la gamme à cette occasion. "La gamme Crossway est ainsi proposée en trois longueurs (10,80m, 12m et 13 m) et en trois versions (Low Entry homologuée en autobus et en autocar, scolaire/interurbain et mixte excursion remplaçant Arway/Evadys H Euro V EEV)", détaille le communiqué.

Peu de détails en revanche ont filtrés sur le nouveau Magelys dont les premières images fournies ne révèlent que des croquis de la calandre et des blocs optiques. Une version "Car à Haut Niveau de Service (CHNS) visant à développer l’attractivité des lignes inter-régionales et internationales en cours de libéralisation", devrait figurer au catalogue. 

En tout, cinq véhicules seront présentés sur le stand de 1200 m du constructeur ainsi que cinq autres pour des présentations dynamiques. Enfin, "une « Première Mondiale » démontrant toute sa capacité d’innovation en faveur du transport public de demain", attendra les visiteurs de Busworld Courtrai...

L'objectif de ce test comparatif à grande échelle sur l'agglomération lyonnaise est de déterminer le prix de revient kilométrique de chacun des autobus hybrides en lice, d'en mesurer les performances opérationnelles et environnementales. Pour l'occasion, le Sytral a fait appel à une assistance à la maîtrise d'ouvrage réputée parmi les motoristes : l'Institut Français du Pétrole et Energies Nouvelles (IFP-EN). Il faut également y voir une volonté de neutralité : c'est l'IFP-EN qui aura, avec les constructeurs, la responsabilité de l'instrumentation des six véhicules du test.

Il assurera le dépouillement et le traitement des données collectées au cours de l'expérience. Pour que le test soit aussi complet que possible, les trois couples de véhicules seront mis en ligne en même temps que deux Irisbus Citelis diesel Euro V EEV standard neufs qui serviront de point de repère. Tous ces véhicules ont été acquis neufs par le Sytral. Bernard Rivalta, son président rappelle que ce test coûte plus de 1,1 million d'euros. Mais c'est le prix à payer pour ne pas acheter "un chat dans un sac".

Quatre formateurs référents de Keolis Lyon ont suivi les stages chez les constructeurs, et préparent les quelque 180 conducteurs amenés à se relayer sur les quatre lignes qui vont servir de banc d'essai (lignes C6, 45, 37 et 67). Les véhicules seront affectés alternativement aux dépôts de Lyon Vaise et de Vaulx-en-Velin La Soie par rotations de ligne toutes les trois semaines. Rendez-vous dans un an pour connaître le verdict des chiffres mais aussi celui des conducteurs, des riverains et des clients.